Evil-GPT : l’IA du dark web qui vend le piratage pour 10 $

Un nouvel acteur fait parler de lui sur le dark web : Evil-GPT, une intelligence artificielle malveillante vendue pour à peine 10 $. Cet outil se présente comme une alternative “sans limites” aux IA éthiques comme ChatGPT, permettant à n’importe qui de générer des malwares ou des campagnes de phishing en quelques secondes.

Comment ça fonctionne ?

Evil-GPT est promu comme un chatbot spécialisé dans le piratage. Il contourne les garde-fous habituels et fournit directement des scripts malveillants :

• vol de cookies et identifiants,
• génération d’emails de phishing réalistes,
• création de code malveillant prêt à l’emploi.

Les chercheurs estiment qu’il ne s’agit pas d’un modèle d’IA indépendant mais d’un détournement de l’API OpenAI, utilisant probablement des clés compromises ou de l’ingénierie de prompt pour supprimer les filtres de sécurité.

Pourquoi est-ce inquiétant ?

La nouveauté n’est pas seulement technique, mais économique et sociale :

• démocratisation du piratage : pour le prix d’un café, même un acteur sans compétences techniques peut lancer une attaque,
• professionnalisation des campagnes : des emails frauduleux rédigés sans fautes, personnalisés et difficiles à distinguer d’un message légitime,
• accélération du cycle d’attaque : une IA peut générer en masse du code ou des scénarios d’attaque, réduisant considérablement le temps de préparation des cybercriminels.

Evil-GPT s’ajoute à une tendance plus large d’“IA noires” déjà observée avec WormGPT, FraudGPT ou DarkBERT, toutes conçues pour industrialiser la cybercriminalité.

Quels risques pour les entreprises ?

Pour les organisations, l’enjeu est clair : ces outils abaissent la barrière d’entrée pour les attaquants, multipliant les menaces phishing, malwares et ransomware.
Même si les systèmes de réputation et de filtrage permettent encore de bloquer une partie de ces attaques, la sophistication grandissante impose de renforcer :

• la veille cyber (dark web monitoring),
• la détection avancée des menaces (SIEM, SOC, IA défensive),
• et surtout la sensibilisation des collaborateurs, qui restent la première ligne de défense.

Notre point de vue chez BECYCURE

L’arrivée d’Evil-GPT confirme une tendance que nous suivons de près : l’automatisation des menaces via l’intelligence artificielle.
Nous considérons que la réponse doit être double :

• proactive : surveiller en continu l’émergence de ces outils, anticiper leurs modes opératoires,
• réactive : renforcer les capacités de détection et de réponse, en intégrant des solutions d’IA défensive capables de contrer ces menaces émergentes.

Evil-GPT rend le piratage accessible à tous, mais il ne doit pas nous surprendre. Ce phénomène illustre l’importance d’une cybersécurité agile et adaptée, capable de répondre aux évolutions rapides des menaces.